Dans un contexte où les services à domicile (ménage, repassage, jardinage, garde d’enfants, aide aux seniors ou aux personnes en situation de handicap) prennent une place croissante dans la vie quotidienne, comprendre et mobiliser les aides financières disponibles en France devient un levier essentiel pour les particuliers.
Que vous soyez retraité souhaitant rester à domicile, parent employant une nounou, ou personne en situation de handicap recherchant une assistance à domicile, de nombreux dispositifs peuvent alléger vos coûts.
Ce guide vous propose un panorama complet des aides mobilisables, des conditions d’éligibilité, des démarches à entreprendre, et des bonnes pratiques pour optimiser votre financement.
Le crédit d’impôt « Services à la personne »
Le crédit d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile ou pour le recours à un organisme agréé est une aide fiscale majeure. Il permet de déduire 50 % des dépenses engagées au titre des services à la personne (ménage, garde d’enfants, aide aux personnes âgées ou handicapées) du montant de votre impôt sur le revenu.
Ce dispositif s’applique quelle que soit l’âge ou le niveau de dépendance, mais certaines conditions s’imposent : d’une part, l’emploi doit être déclaré, ou le prestataire agréé, d’autre part, il faut conserver les justificatifs (factures, attestation fiscale). C’est un levier accessible pour de nombreux foyers, et souvent le premier auquel on pense.
L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) à domicile
Pour les personnes âgées en perte d’autonomie, l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) est une aide financière essentielle. Elle est versée par le conseil départemental pour couvrir tout ou partie des prestations d’aide à domicile (aide aux actes de la vie quotidienne, entretien du logement, portage de repas…).
Conditions d’éligibilité : être âgé de 60 ans ou plus, résider en France de façon stable, et être classé dans un niveau de perte d’autonomie (GIR 1 à 4). Le montant dépend du GIR, des revenus, et du coût des aides prévues.
Pour les services à domicile, l’APA représente un soutien direct dans la prise en charge des frais, et peut être cumulée avec d’autres dispositifs (mais attention aux règles de cumul).
L’aide-ménagère et autres dispositifs départementaux
Lorsque l’APA n’est pas mobilisable ou pour des besoins plus légers, certains départements proposent une « aide-ménagère à domicile » ou des aides spécifiques.
Par exemple, pour bénéficier de l’aide-ménagère, il faut souvent : avoir 65 ans ou plus (60 ans si inapte au travail), avoir des difficultés à accomplir les tâches du quotidien, ne pas bénéficier de l’APA, et remplir des conditions de ressources (ex : ressources < 1 034,28 € pour une personne seule en 2025).
Ces aides « secondaires » peuvent être très utiles pour compléter un plan d’aide, couvrir certaines heures d’intervention, ou faire face à des besoins ponctuels.
La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) et aides pour le handicap
Pour les personnes en situation de handicap, l’Prestation de compensation du handicap (PCH) est le principal dispositif d’aide. Elle permet de couvrir les frais liés à l’aide à domicile, à la compensation de la perte d’autonomie, ou à l’aménagement du logement ou du véhicule.
La PCH est accessible sans condition d’âge (contrairement à l’APA) mais selon les besoins, le niveau de handicap, et les ressources. Elle peut être mobilisée notamment pour financer des interventions d’aide à la personne, des aménagements, des aides techniques…
Pour tout service à domicile lié au handicap, vérifier la possibilité de mobiliser la PCH est un réflexe stratégique.
Les aides des caisses de retraite, complémentaires et aides locales
Outre les dispositifs nationaux, de nombreux financements complémentaires existent : aides des caisses de retraite (par exemple plan d’actions personnalisées pour les retraités autonomes), aides des mutuelles, subventions locales (mairies, départements, CCAS) ou encore exonérations patronales/crédit d’impôt pour l’emploi à domicile (ex : pour les plus de 60 ans employant une aide à domicile).
Par exemple, la Ville de Paris mentionne les exonérations des cotisations patronales et le crédit d’impôt pour les particuliers de plus de 60 ans employant une aide à domicile.
Chaque territoire ayant ses propres dispositifs, vérifier auprès du CCAS ou du Conseil départemental est indispensable.
Bien planifier et combiner les aides : bons réflexes
Faire un diagnostic des besoins : Identifiez précisément les services dont vous avez besoin (ménage, jardinage, garde, aide à la personne) puis demandez une estimation.
Vérifier l’éligibilité à chaque dispositif : âge, niveau de dépendance, handicap, revenu, lieu de résidence.
Déposer les demandes simultanément afin de combiner les aides (ex : APA + crédit d’impôt + aide locale).
Choisir un prestataire agréé ou salarié déclaré : cela conditionne souvent l’accès à certaines aides.
Conserver les justificatifs : factures, contrats, attestations, afin de bénéficier du crédit d’impôt ou des aides départementales.
Anticiper l’évolution de la situation : vieillissement, handicap, besoins nouveaux ; prévoir une réévaluation de l’aide dès que nécessaire.
Les services à domicile constituent un pilier essentiel du maintien à domicile, de l’accompagnement des aidants et du bien-être des familles.
Heureusement, un large éventail d’aides financières permet de réduire de façon significative le coût de ces prestations : crédit d’impôt, APA, PCH, aides départementales ou locales, etc. En adoptant une approche méthodique — diagnostic, montage des dossiers, choix du prestataire — vous optimisez vos chances de bénéficier pleinement des dispositifs.
Pour un accompagnement encore plus personnalisé, n’hésitez pas à solliciter un service local (comme le vôtre) qui connaît le territoire et les subtilités d’éligibilité. Mieux financé, vous pouvez ainsi faire le choix d’être accompagné dans les meilleures conditions.